mercredi 20 août 2008

Gentilly et le principe de précaution

Le discours des environnementalistes est de plus en plus teinté du principe de précaution qu'ils tentent d'établir en loi incontournable. J'ai véçu ce phénomène dans le débat sur le fluor, où les écolos ont réussi à semer le doute chez les édiles municipaux qu'ils contrôlent. Ainsi, tous les dossiers parlent de risques inhérents à l'environnement, à l'air ambiant, à la santé, aux biocarburants, aux OGM, etc...

Gentilly n'échappe pas à cet argument des écolos opposés à la continuation des opérations de cette centrale nucléaire. Mais quel est la base de ce principe de précaution qui fut au centre des discussions de Grenelle en France?

Cette grande rencontre a permis aux agriculteurs de mettre leurs champs en jachère, les rendant improductifs dans un temps où la planète manque de denrées essentielles pour nourrir tous les humains. Déjà des voix se lèvent pour souligner et rectifier cette erreur de jugement des écolos tout comme dans le cas de l'éthanol auparavant. Mais trop tard le mal est fait et ils ont nuit au système économique qu'ils rejettent en prônant la décroissance.

La chose la plus frappante concernant cette liste non exhaustive de déclarations d'intentions du Grenelle, c'est qu'elle correspond à une kyrielle de nouvelles réglementations voire d'interdictions dans le cas des OGM. Cette avalanche se justifierait par le fait que les hommes ont pollué la planète et que leurs agissements doivent être par conséquent contrôlés, quitte parfois à les empêcher d'agir. C'est ainsi que l'approche précautionniste a triomphé dans les débats très récents concernant la culture, la commercialisation et l'utilisation des OGM. Mais la précaution, la réglementation ou la taxe ne sont pas forcément les meilleurs moyens d'arriver à un environnement plus sain et plus sûr.

Dans ce domaine comme dans d'autres, on aurait pu espérer que les nouveaux décideurs politiques fassent preuve d'audace plutôt que de préférer une attitude précautionniste conditionnée par un lobby écolo persistant et alarmiste. Car s'il peut à première vue paraître rationnel d'interdire ou de réglementer sévèrement des activités risquées parce qu'on élimine ainsi les conséquences fâcheuses qu'elles pourraient avoir, c'est qu'on oublie qu'on se prive aussi de solutions pour vivre mieux. On sait jouer avec les sentiments mais on oublie le raisonnement et on ébauche des solutions improvisées. L'éthanol en est un exemple frappant affamant le tiers-monde et appauvissant nos concitoyens par une hausse exorbitantes des prix des denrées. Mais quand on parle de catastrophes apocalyptiques, il faut livrer les promesses surtout quand la nature leur joue un tour avec des météos imprévisibles contraires à leur prédiction de réchauffement. On s'apercoit qu'ils ont exagéré mais comment réussir à frapper l'imaginaire du monde si on exagère pas. Sir John Houghton, premier président du GIEC déclarait ceci: « Si on n'annonce pas de désastre, personne n'écoutera. » Ca dit tout...

D'une certaine façon, on peut se réjouir que ces solutions éco;ogistes soient qu'une nouvelle mode. Si elles avaient sévi, il y a plusieurs décennies, nous ne bénéficierions sans doute pas de toutes les innovations qui ont permis aux populations dans les pays développés de vivre plus longtemps, d'accéder à une eau relativement plus saine, de voir la qualité de l'air s'améliorer dans les grandes villes et de constater un renversement de tendance dans la couverture forestière. D'ailleurs, il aura fallu l'ingéniosité et le courage d'un certain Antoine Augustin Parmentier pour améliorer la popularité de la pomme de terre au XVIIIème siècle et vaincre les suspicions à leur égard. On oublie qu'en refusant les biotechnologies, on se prive aussi de solutions pour survivre et vivre mieux. Le principe de précaution est donc contreproductif.

Il faut donc espérer que la tendance réglementaire inspire par un principe insécire ne prenne pas le pas sur les décisions gouvernemantales futures et qu'elles seront plutôt teintées de principes d'action, d'innovation et de responsabilité. Le courage n'est-il pas de revenir à des principes simples de responsabilité qui sans empêcher l'innovation, l'encadrent de sorte que les acteurs ont intérêt à adopter des comportements vertueux, notamment celui de ne pas contaminer le champ du voisin ?

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