lundi 3 janvier 2011

Etes vous écolo-naïf ou écolo-réaliste ?

Je viens de lire sur le site Terra Eco un titre d'article qui m'a vraiment fait rire : "Pourquoi la voiture électrique ne sauvera pas la planète"

Etant donné que la planète n'est pas à sauver, cet article commence très mal ! Y a-t-il vraiment quelques naïfs sur terre pour penser que telle ou telle éco-technologie (voiture électrique, panneau solaire, éolienne, double-vitrage, vêtement bio...) va sauver la terre ?

Il y a des personnes qui estiment que nous pouvons (si nous le voulons) sortir du pétrole et du nucléaire grâce aux éco-technologies à horizon 2050, 2070 ou 2100, ceci sans renoncer à notre confort. C'est le cas d'Hermann Scheer, de K.R. Sridhar, de Bertrand Piccard, de Mark Jacobson, de Gregor Cisch, d'Amory Lovins, de Shaï Agassi, de Gerhard Knies, de François Lempérière etc. Mais "sauver la terre" est en revanche un projet pour écologistes qui, à mon avis, n'ont pas vraiment les pieds sur terre et qui se prennent pour Green-Zorro, Tarzan-Vert, Super-Eco-Man, choisissez votre préféré.

L'intérêt de la voiture électrique est le suivant :

1 - le parc automobile mondial va doubler dans les décennies à venir, que cela plaise ou pas aux écolos "purs et durs". Le parc automobile chinois et indien explose, idem en Amérique latine. Voilà la réalité. Et même si cela fait pleurer ceux qui détestent les bagnoles, c'est ainsi.

2 - Ce doublement, compte-tenu du fait que le pétrole est une ressource limitée, va conduire très vraissemblablement à une flambée du prix du baril de pétrole.

3 - Cette flambée du pétrole sera très fortement préjudiciable sur le plan social, et en premier lieu pour les personnes aux budgets limités mais qui ont besoin de se déplacer

4 - Cette instabilité sociale est dangereuse sur le plan politique et géopolitique et la démocratie est fragile.

5 - Il faut donc trouver une alternative et anticiper :
- les agrocarburants constituent une alternatives très partielle et une énorme menace environnementale (gaspillage surfacique abominable).
- La filière hydrogène conduit à un gaspillage de l'énergie et n'est pas viable sur le plan économique
- Il reste l'électro-mobilité dans le cadre du business-model mis en place par BetterPlace et adopté par Renault.C'est la voie la plus pertinente en fonction des technologies et des équations économiques actuelles.

Les personnes que je considère comme écolo-naïves n'ont pas encore intégré les 5 points évoqués ci-dessus, elles restent dans l'illusion que la planète, la pureté originelle, sont "à sauver" (sous entendu : "à sauver de l'abominable parasite humain, à mettre sous cloche), que le monde entier, de Pékin jusqu'à Mexico, écoute Saint Nicolas Hulot tous les dimanches matin, et que le parc automobile mondial va régresser dans les années à venir !

L'approche des écolo-réalistes (écologistes humanistes, constructifs et pragmatiques) est complètement différente de celle des écolo-naïfs (mais pas forcément antagoniste, dans le fond), :

- ils savent que le parc automobile mondial va augmenter (idem pour la consommation électrique mondiale etc.),

- ils considèrent que les habitants du sud ont le droit au même confort que les habitants du nord,

- ils agissent pour que les énergies renouvelables, dont le potentiel est colossal, remplacent progressivement (c'est à dire sans heurter le développement des pays du sud) les énergies non durables et dont le bilan environnemental et sanitaire n'est pas bon, c'est à dire charbon, pétrole et nucléaire. C'est le coeur de l'approche "Electron-Economy".

La voiture électrique est mise en avant sur le présent blog car, dans la cadre d'une approche pragmatique, c'est la manière la plus éco-intelligente pour sortir du pétrole à l'échelle globale.



Ceux qui ont vécu à l'étranger, et notamment au Mexique, ont découvert d'autres façons de vivre (bonheur d'exister, de savourer chaque instant de notre passage sur terre, mais aussi découverte de la vraie pauvreté dans les bidonvilles à la périphérie des villes mexicaines) et de penser le monde; parallèlement, j'ai beaucoup réfléchi et beaucoup lu (vraiment beaucoup) à propos des thématiques liées au développement durable. J'ai aussi, surtout, décidé de penser par moi-même, n'hésitant pas à remettre en cause ce qui était pour moi auparavant considéré comme des certitudes, y compris le socle de mes réflexions et effectué des centaines de calculs de coin de table. Mon regard sur le monde et en particulier sur les problématiques environnementales a alors changé. Progressivement, je suis passé à une approche humano-centrique (c'est à dire anthropocentrique, mais je n'aime pas ce mot) où l'homme est jardinier de la terre, c'est à dire qu'il a le droit de modifier son environnement dans la perspective de son propre épanouissement, modifications effectuées de manière éco-intelligente afin d'assurer une prospérité durable, pour les générations d'aujourd'hui et de demain. Cette vision de l'homme jardinier, c'est exactement celle de la Bible. J'ai relu les textes bibliques avec un regard et un coeur nouveaux. Cette évolution a vraiment tout changé pour moi.

Fernand Trudel

Lecture de chevet:

Rapport du Baker Institute - "La meilleure façon de réduire la demande en pétrole des USA, c'est de favoriser une transition rapide vers la voiture électrique"
http://www.electron-economy.org/article-rapport-du-baker-institute-la-meilleur-fa-on-de-reduire-la-demande-en-petrole-des-usa-c-est-de-favoriser-une-transition-rapide-vers-la-voiture-electrique-57972573.html

« La terre-jardin est plus prometteuse pour l'avenir que la terre-jungle ».Par Sylvie Brunel, ex-Présidente d'Action contre la faim
http://www.electron-economy.org/article-la-terre-jardin-est-plus-prometteuse-pour-l-avenir-que-la-terre-jungle-57438572.html

Transformer les certitudes en ouverture Par Bertrand Piccard, psychiatre, psychothérapeute et porteur du projet Solar Impulse : "Il ne faut pas remplacer une certitude par une nouvelle certitude car sinon on ne sera jamais assez adaptatif pour le futur. On doit remplacer les certitudes par des moments de doute profond où on ne sait pas quoi faire et où forcément on a l’esprit qui s’ouvre pour recevoir quelque chose, pour écouter les autres, pour réfléchir, pour parfois envisager l’inverse de ce qu’on a toujours cru. Cela rend possible une gymnastique mentale qui permet de trouver des solutions auxquelles personne d’autre n’a pu penser jusque là. Il nous faut un turn around des certitudes pour les transformer en ouverture."

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